Quelle belle journée pour tester le Toyota tout réparé jusqu’à Anserma, à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Cartago. Au programme : la descente du canyon d’Anserma, du nom du village, ouvert par Jérôme en 2014.
Ca y’est, on va descendre notre premier canyon colombien guidé par Uva, … et quel canyon ! On se demande même comment Jérôme a pu le trouver ! Là, au pied de la cordillère occidentale, une veine de calcaire striée de quartz semble-t-il, a su trouver son chemin jusqu’au village. Pourtant elle est impossible à voir depuis Google Eart, comment a-t-il fait ? Et sur le terrain c’est pas mieux ! L’accès n’est pas aisé. Pour le moment on ne peut le faire qu’avec une navette. Une fois cette tâche effectuée, nous saluons cordialement l’adorable propriétaire en amont du canyon pour avoir la permission de descendre sur son terrain. Non seulement il nous ouvre grand le portail, mais en plus nous avons droit chacun à un bon verre de chicha, boisson de maïs et de canne à sucre fermentée, sous le soleil de midi. Nous apprécions notre breuvage devant la vue panoramique sur le fleuve du Cauca, et le Glacier du Nevado del Ruiz (5 321m). Ainsi requinqué, nous attaquons les 200m de dénivelé négatif sur seulement 400m de développement, autrement dit : droit dans le pentu vers le canyon, à coup de machette !
Vraiment, il faut le croire pour imaginer qu’il existe pareil endroit, là, juste sous la finca !
Et pourtant le canyon nous accueille dans toute sa beauté, derrière la dernière touffe de végétation abattue.
Nous ressentons le sentiment de l’explorateur à travers cette jungle, les pieds dans l’eau marron, accompagné du chant des oiseaux et … de Luna, la première chienne canyoniste que je n’ai jamais connue ! L’amour de chien du propriétaire a fait l’intégralité de la descente avec nous, dans un enthousiasme débordant. On la sentait toute heureuse de nous guider dans cette aventure, et on a eu bien de peine et de mal à s’en défaire en fin de course.
Nous évoluons en alternant marche en rivière, quelques petits toboggans dans la végétation avant d’attaquer le cœur du canyon : des cascades jusqu’à 30m se succèdent dans cette gorge de calcaire striée de blanc. Le canyon s’encaisse réellement, la trouvaille de Jérôme est une merveille pour le village d’Anserma.
L’activité a d’ailleurs dû susciter la curiosité, puisque plusieurs ancrages ont disparu … On prévoit de toute façon de changer les amarrages pour des amarrages inviolables : des broches scellés dans la roche, et ainsi assurer un équipement fiable et de qualité pour la partie commerciale de notre projet.
La rivière du Salazar sera donc notre premier produit : Une véritable exploration à la journée !
Voilà qui devrait plaire à tous les parapentistes qui vont débouler du monde entier de décembre à mars, car les hauteurs d’Anserma sont un haut lieu de parapente.