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Canyon y Machete 2ème volet : La vallée du Combeima

Hola todos ! Je sais que les histoires de vos aventuriers préférés vous ont manquées… Tout d’abord sachez que c'était réciproque, et qu’ils trépignaient d’impatience à l’idée de continuer leurs explorations en terre colombienne. Et c'est bien là la principale raison du troisième chapitre de l'expédition : Canyon y Machete 2017 ! Comme promis, on vous embarque avec nous dans cette nouvelle aventure, Anaïs, Fred et moi-même (Mike), nouvel aventurier dans la team, et qui a la lourde tâche de reprendre l'écriture de ces articles ! Je tâcherais de faire de mon mieux pour reprendre l’œuvre déjà culte (mais longue) de notre chère reporter de la précédente édition… Cette année nous repartons pour un mois en Colombie : notre temps sera donc précieux une fois sur place, mais comptez sur nous pour vous faire partager dès que possible les anecdotes marquantes et l’évolution de notre expédition !

Le top départ pour ce nouveau chapitre de Canyon y Machete a eu lieu mardi dernier à 16h de Barcelone, dans les règles de l’art et sans encombre. Un grand merci à Jérôme pour la dépose à l’aéroport qui nous a épargné un premier voyage en train. C’est donc plein d’entrain et bien chargés, de chacun deux bagages en soute d’une vingtaine de kilos et d’un bagage à main, que l’on s'envole pour la Colombie et sa capitale Bogota !

Nous faisons un bon vol et arrivons le même jour à 22h heure locale après un marathon de film à bord de l'avion ! Avianca c'est quand même la classe : sur place la compagnie nous offre une nuit à l'hôtel car notre vol interne pour Pereira a été décalé au lendemain matin 6h ! Encore une fois on est épargnés d'une mauvaise nuit assurée devant les portes d'embarquement... Evidement on se dit que c'est beaucoup trop facile et que cela ne durera pas toujours ! Alors avant que le vent ne tourne, nous profitons au mieux de ces quelques petites heures de sommeil pour nous recharger un peu.

L'équipe Canyon y Machete : Fred, Mike, Anaïs

Dia 1 : mercredi 01.11.17

Mais le réveil à 3h30 pour attraper notre vol interne vers Pereira est un peu déroutant ! L'embarquement puis le décollage est interminable... On aurait pu dormir au moins 2h de plus : bienvenue en Colombie et ses aléas du transport ! S'en suivent bus et taxi pour retrouver Estella et sa petite maison à Cartago. On y pose enfin nos bagages, fatigués mais pas non plus à l’ouest comme on pourrait l’imaginer. Anaïs et Fred reprennent très vite leurs habitudes colombiennes et retrouvent tout le matériel qu’ils avaient laissé (souvenez-vous, la maison d’Estella était un peu leur QG l'année dernière). De mon côté je découvre avec plaisir la chaleur de Cartago et le rythme de vie qui règne en Colombie. Nous profitons de bons petits plats locaux et d’une petite balade en ville pour nous remettre tranquillement du décalage horaire.

C'est drôle, Anaïs et Fred ont l'impression de ne jamais être repartis de la Colombie et par leur expérience me font découvrir les petits trucs et astuces du pays. C'est drôle pour moi aussi, j'ai l'impression de retrouver un pays que je connais déjà ! Alors que non, ce ne sont que des similitudes avec l'Amérique latine et le Nicaragua que j’ai connu il y a quelques années : l'ambiance générale, l'architecture, l’énergie qui se dégage... J'aime ce ressenti et je me sens extrêmement bien ici. Il me tarde d'en découvrir plus et qu'on lance également pour de bon l’Expédition Canyon y Machete 2017 ! On est quand même venus ici pour ouvrir du canyon et jouer de la machete !!! D'ailleurs, les projets du Nariño repérés par Fred sont si prometteurs qu’ils trottent dans les têtes de tout le monde malgré les prévisions météos peu clémentes dans le sud de la Colombie. Après avoir reconditionné nos bagages pour tenter d'être plus lights et surtout plus mobiles pour le mois à venir, nous sombrons pour une très bonne nuit, à la fois excitante et réparatrice !

Dia 2 : jeudi 02.11.17

Un petit détour pour arriver à Ibague

Le lendemain matin, Fred a échappé de peu à la coupe de cheveux à la mode ici : la crête ! Mais il ressort quand même du petit salon de coiffure local avec une belle coupe toute neuve. De quoi nous mettre sur une bonne dynamique pour rejoindre le sud du pays. Après un petit déj’ partagé avec Estella aux couleurs locales que je découvre avec plaisir, nous rejoignons le terminal et prenons un bus pour Pasto, dans le Nariño où nous attendent ces belles ouvertures. C’est parti !!!!

Mais le projet est vite avorté puisqu'après 3h de bus, au niveau de Cali, impossible pour nous de continuer notre chemin : plus loin, à priori à cause d’un conflit avec le gouvernement, les indigènes barrent les routes qui mènent au sud et aucun bus ne décollera dans cette direction ! Grosse déception dans l'équipe car il est difficile d’en savoir plus et cela remet un peu en question notre programme. Nous acceptons la situation et après quelques réflexions nous reprenons un bus direction Ibague pour un plan B, sans pour autant mettre l'option Pasto aux oubliettes pour l'instant ! Vamos a ver... En attendant on enquille 9h de bus dans la même journée au lieu de 3 si on avait directement pris la route pour Ibague. Certes on voit du pays, et la Colombie est magnifique, mais notre temps est quand même précieux... Et un mois ici c'est très court en vue de nos objectifs ! Nous arrivons donc tard dans un quartier assez glauque d’Ibague. Premier taxi croisé, premier hôtel trouvé et on se cale au lit pour une bonne nuit bien méritée !

Dia 3 : vendredi 03.11.17

Rejoindre Ibague est l’occasion de rencontrer Sigifredo, membre de Colombian Canyons et organisateur du rassemblement de canyon national en juin dernier dans la région. Nous n’avions pas prévu de le rencontrer mais les aléas de la veille nous amenant ici, nous prenons contact avec lui. La rencontre se fera le soir au centre commercial, une grande particularité colombienne...

En attendant, Ibague n’étant pas forcément une ville très accueillante, il est hors de question pour nous de laisser passer la journée sans marcher dans la montagne, sans sortir les combis, et, on l’espère, sans faire chauffer les mèches du perfo… Sous l’impulsion d’Anaïs, qui, rassurez-vous, ne tient toujours pas en place, on organise un repérage express sur Google Earth, et un petit coup de pied aux fesses plus tard, les sacs de canyon sont prêts et l’équipe est en route pour les cascades de Chicala. Déjà repérées par Jérôme en 2014, ces cascades, aujourd’hui chouette lieu touristique local, se dessinent dans du tuf. Nous remontons toutes les cascades intéressantes et bartassons un peu à la fin pour accéder en haut du canyon. L’occasion d’une courte mais belle descente esthétique sur quelques amarrages naturels et un relais ! Ces cascades sont en fait une « classique » (canyon déjà équipé) de la région, nous laissons donc le perfo et les gougeons bien au sec pour un premier canyon tout en douceur !

Cascades de Chicala : du tuf en Colombie

Dia 4 : samedi 04.11.17

La veille, autour de quelques bières, nous avons naturellement rebaptisé Sigifredo, Rocco, et décidé de le suivre aujourd’hui pour découvrir le Canyon de la Plata. Le rendez-vous de 8h pour prendre la jeep est un échec… Nous arrivons quelques minutes trop tard et ce sera donc la punition des bus pour nous. Direction la vallée de Combeima, bien décidés à équiper la partie intermédiaire de ce canyon déjà ouvert par Rocco dans sa partie avale. Nous rejoignons sa moto, enfilons nos bottes et commençons la marche d’approche dans une campagne sauvage et verdoyante. Très vite s’élève au loin une magnifique cascade de plus d’une centaine de mètres dans un débit qui paraît monstrueux ! Pour nous c’est comme trouver le Graal… il faut qu’on se rapproche !

Une des cascade de la Plata. Mais où est Mike ?

Nous nous arrêtons dans une petite finca pour organiser les sacs et laisser quelques affaires au sec, puis nous reprenons notre marche en direction de la cascade… Sur notre chemin se dresse un magnifique domaine en construction aux allures de temple qui ne laisse personne indifférent. En Colombie nous avons constamment affaire aux propriétaires des terres sur lesquelles nous prospectons, c’est pourquoi nous considérons que notre expédition est franco-colombienne. Notre local, Rocco, avait contacté la veille le propriétaire de ce domaine pour lui demander la permission de monter au pied de cette grande cascade afin d’équiper la partie intermédiaire. Allez savoir pourquoi, l’autorisation de la veille s’est transformée en interdiction une fois sur place… La soi-disant présence de diamant sur ses terres en est certainement la cause, et nous nous faisons gentiment escortés jusqu’au départ du canyon de La Plata qui est déjà équipé. Dommage pour l’ouverture, on promène le perfo et les plaquettes mais la suite promet tout de même de fortes émotions ! L’eau est trouble, marron et le débit dépasse les 2m3… Selon Rocco, c’est le débit normal ! Selon nous, le canyon est clairement en crue… Nous nous engageons après concertation dans cette magnifique ambiance sauvage. Fred, en leader, équipe les premières cascades de l’encaissement où on évite l’actif, non sans quelques frayeurs pour certain(e) ! De mon côté, je ferme la marche et déséquipe les ressauts. Un pur régal : le décor est grandiose et le gros débit en fait une belle course d’envergure. On enchaine quelques toboggans et d’autres rappels cette fois dans l’actif. Ambiance !!!

Nous avons ainsi découvert la vallée de Combeima : elle est en train de devenir un des spots majeurs du canyoning en Colombie avec déjà une quinzaine de canyons, et un potentiel incroyable d’ouvertures. Peut-être une centaine de torrents attendent patiemment que l’on vienne y mettre nos équipements… Sigifredo est un élément moteur pour le développement du canyon dans cette vallée : ses conseils et ses contacts pourront certainement permettre de beaux projets ici !

La vallée du Combeima : Cascade de la Plata

Dia 5 : dimanche 05.11.17

Vue sur "la ribera", depuis le téléphérique fait-maison.

Nouvelle ouverture en vue ce matin mais pas de Jeep pour nos bagages malgré notre ponctualité... Vamos a tomar un bus pour Juntas avec tout le matos pour ouvrir une

« Rivière », parce que les canyons c'est trop facile ! Au fond de nous, on savait tous les 3 qu'il y avait peu de chance que l'on pose des points aujourd'hui, vu les débits généraux observés la veille. Nous remontons toute la vallée de Combeima pour arriver en pleine campagne un dimanche. Les gens sont tous apprêtés et la vie déroule paisiblement. Nous accédons en pickup au fond de la vallée pour aller prendre un téléphérique et survoler le fameux encaissement... C'est magique, mais en bas c'est de l'eau-vive : c'est tout blanc ! On distingue quelques ressauts et leur enchaînement plairait aux fondus de kayak... A nous canyoneurs également, mais s'y engager avec un tel débit pour ouvrir une partie de rivière sans repérage et donc sans savoir ce qui nous attend, ce ne serait pas sérieux, et ce ne serait donc pas "Canyon y Machete" n'est-ce pas ? Merci Fredo, expert technique, pour l'analyse du danger ! L'endroit, certes touristique, n'en est pas moins magnifique. Rocco nous guide sur un sentier qui mène au fond de la vallée pour observer ce débit de plus prêt et aussi voir de belles falaises où un projet de via Ferrata pourrait voir le jour...

Après une petite escale pour goûter ma première « aguapanela con queso », le goûter fermier local, nous voilà bien requinqués pour enfin aller se mettre à l’eau. A nous le canyon de la Honda, où Rocco encadre régulièrement. L'envie est à « l'intégrale », mais le mauvais rythme, la pluie, et Rocco au petit trot ne nous permettent de descendre que la partie inférieure, très courte mais superbement encaissé. Ce magnifique canyon est sculpté dans le même type de roche que le canyon de Chirajara, ouvert par notre équipe en février dernier. Cette sorte de grès est d’un bleu particulier à la région. Nous évoluons dans un décor sauvage au rythme de petits toboggans et de beaux rappels arrosés. Deux couples de guacharos, magnifiques oiseaux cavernicoles nichant dans ce décor de fou, nous frôlent lors de la descende d’une de ces cascades ! Leur envol fut un moment juste indescriptible... Et leurs aller-retour à quelques mètres de nous restera un des plus beaux moments de la journée !

Descente du canyon de la Honda

Avant de quitter la belle vallée du Combeima, nous faisons une dernière halte à la Casa La Roka pour quelques bières entre amis. Sigofredo est une très belle rencontre, sa philosophie du canyon et de la vie en général est assez rare, et nous nous promettons de revenir à Ibague et dans cette belle vallée. A cause des niveaux d’eau, nous avons quelques revanches à prendre : le canyon de Gonzales ne nous a pas laissé passer et l’amont de la Honda nous intrigue particulièrement : il paraîtrait qu’en altitude le torrent disparait sous terre avant de resurgir pour dessiner sa partie avale. Cette dernière nous ayant émerveillé, imaginez notre excitation à l'idée d'aller voir tout là-haut !

Retour en bus à l'hôtel où nous avions laissé nos sacs et direction le terminal, chargés comme des mules pour choper un bus direct vers Mocoa ! Maintenant que l’expédition a bel et bien commencée, je suppose que rien ne sera plus « aussi facile ». Nous devrons donc nous contenter de progresser en saut de puces toute la nuit jusque dans le sud du pays. Un premier minibus nous amène jusqu’à Neiva trois heures plus tard. Ce minibus 9 places (qui ressemble plus à une voiture 9 places) est comme à son habitude blindé et donc synonyme de mini-places pour nous à l'arrière du véhicule, enfin plutôt pour moi... Fred peut rapidement s'étaler de tout son long sur mon gros sac canyon, ayant servi entre temps de siège à une Colombienne. Anaïs, elle, s’installe les 4 fers en l'air pour étirer ses jambes impatientes, m'écrasant littéralement pendant ces longues heures de voyage... Un trajet certes sans confort mais qui donne enfin le départ pour le sud du pays. Nous nous rapprochons de notre premier objectif d’ouvertures. A nous les portes de l'Amazonie, le Putumayo, le Tremplin de La Mort et surtout Pasto et le Nariño…

L'équipe du Tolima au complet : Anaïs, Rocco, Fred, Mike


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